Affichage des articles dont le libellé est amour. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est amour. Afficher tous les articles

dimanche, septembre 02, 2007

Nostalgie :"premiers chagrins d'amour"


En réponse à p’tit beurre qui propose un cycle Nostalgie sous le thème : « vos premiers chagrins d’amour ». Je vous propose ce texte :


- Non ce n’est pas vrai !!!

-

- Tu n’as pas changé …

-

- Tu ne m’as pas reconnu ?… on était …on était … assis ensemble pendant le lycée

J’étais embarrassé de ne pas le reconnaître : la plus part du temps je reconnaissais mes anciens collègues de lycée par leur physique mais je n’arrivais pas à me souvenir de leurs noms. Cette fois ci même le physique ne me disait rien. Quand, soudain son sourire et ses yeux me l’ont dévoilé…

-Anouar, c’est toi Anouar ?

- oui …comment vas-tu ?

Je le sentais un peu vexé … comment l’aurais je pu oublier ? C’était mon meilleur ami … mon frère. Je ne savais pas comment lui montrer mon enthousiasme et mon bonheur de le retrouver après ce vent de froideur qui a tout détruit à ces retrouvailles.

- je suis vraiment content de te retrouver Anouar, je te cherchais partout … tu es libre là ?

- Non, au fait je suis avec ma famille … voila mon numéro de téléphone… si tu veux bien …bien sur …

- Oui oui , je veux bien

Et il est parti.

Il a été visiblement blessé par ma froideur. Une vague de nostalgie m’a envahi.

Nous étions inséparables au lycée. Nous étions à part : un autre sens de l’humour, une sensibilité, des idéaux … nous liaient. J’avais à peine 15 ans et lui 17.

Durant cette période de ma vie, j’ai beaucoup souffert du fait que mon grand frère était parti a Tunis (on avait 7 ans de différence), lui qui était comme un père pour moi, mon idéal et qui partageait la même chambre avec moi depuis ma jeune enfance.

Anouar a pu être le remplaçant, le grand frère qui viellait sur moi et qui avait confiance en mes capacités. Cela m’aidait à construire mon identité et à m’affirmer.

Et elle était là. Dans la même classe. Avec la même classe. Inaccessible et incroyablement belle et charmante.

On était ensemble en troisième année. Et durant cette année là, je n’ai pas pu échanger avec elle aucune longue phrase.

En cinquième année. J’avais un peu plus confiance en moi-même. Et le duo Anouar et moi c’est transformé en un trio.

Nous étions inséparables. Chacun avait un grand sens de l’humour. On riait beaucoup. Mais on ne partageait pas que cela. On s’échangeait des poèmes de Nizar kabbani, de Ahmed Fouad Najm…

La poésie était une pratique honteuse vis-à-vis de nos collègues, à cette époque de notre vie. Anouar n’en avait pas honte et exhibait ses écrits avec une grande fierté, elle elle les montrait en privé. Moi j’en écrivais aussi mais je ne le disais pas.

Quand les courts étaient finis. Anouar prenait le bus pour rentrer car il habitait loin. Alors que moi je me précipitais de rentrer, de manger un petit truc et de courir a ma bicyclette pour aller au port de Djerba. Où je la retrouvais la bas … sans rendez vous préalable… on regardait le couché de soleil ensemble et chacun rentrait de son coté.

C’était un vrai bonheur. Je l’aimais encore plus. Elle était toujours sympathique. Et du coup j’en soufrais encore plus.

C’était un vrai bonheur malheureux, un bonheur solitaire, un bonheur inaccessible.

Elle était vraiment belle, très charmante et très intelligente ce qui la propulsa à sortir avec un garçon au bac. Et cela anéantissait toutes mes chances, moi le gamin à 15 piges, le plus jeune dans les 5émes, le plus petit, quels chances avais je pour conquérir l’une des plus belles filles du lycée ? Quels chances avais je face à l’un des garçons les plus « cotés » du lycée et qui avait 20 ans ?

Cela me hantait, je ne dormais plus. Mon seul recours était d’en parler à mon ami. Mais la honte de moi-même et du ridicule de la situation m'en empechait.

Au lieu de cela, un jour quand je me suis retrouvé en tête à tête avec Anouar. Il m’avoua qu’il était amoureux d’elle. Que c’est la femme de sa vie et qu’il fera tout pour qu’elle soit sienne.

Mon meilleur ami est amoureux de celle que j’aime … quelle situation tragique !

J’ai décidé ce jour là. De garder cet amour pour moi-même et de le vivre seul. Ainsi je ne le perdrais ni lui ni elle.

Quelques jours plus tard, il vient m’annoncer avec un grand chagrin qu’il lui avait parlé de son amour pour elle et qu’elle l’a refusé.

Je n’aurais pas pu supporter son refus. C’est pour cela que j’ai décidé de l’aimer tout seul … avec ou sans son accord. Mon amour s’est transformé en une sorte de vénération.

Je me souviens que ces jours là qu’à des kilomètres sur ma bicyclette je pouvais voir si elle était au port ou pas. A des kilomètres je sentais son parfum. Nous regardions le soleil qui rougit et qui part. Je rougissais et je partais pour tout écrire, tout transcrire en des poèmes que j’étais seul à lire.

L’année s’est vite achevée. Un jour en rentrant je voyais nos affaires dans un camion. On m’annonça qu’on déménage à Tunis.

J’ai passé une année à la pleurer, à pleurer le soleil qui rougissait comme moi. A pleurer son parfum, le parfum de mon lycée, mes amis et le parfum de ma Djerba.


Je tague ,Tarek Kahlaoui,Naufrage,Clandestino, Tonton Jacob, arabicca


samedi, août 25, 2007

Taxi football


- Il ne fait pas très beau aujourd’hui !

- Oui…

Voilà la réponse typique qu’il craint et qu’il haie de tout son cœur, un « oui » synonyme de « lâche moi je ne veux pas engager la discussion avec toi ! »

Dés qu’il l’a vu monter dans son taxi, le visage de ce client -tiré à quartes épingles- ne lui plaisait pas.

Il fonctionnait ainsi : il avait toujours des pressentiments sur ses clients ! Et le visage de celui là avec son air snobinard était, pour lui, plus qu’antipathique, il ne le supportait pas du tout.

Il était si ennuyé par ce client qu’il a préfèré l’emmener par le chemin le plus court pour s’en débarrasser …

Ses doigts tapaient sur le volant dénonçant son énervement.

« Si je pouvais, j’aurais flanqué ce merdeux dehors … mais hélas, je ne peux pas car - qui sait ?- Il peut être flic. Il y en a de plus en plus !

Après tout, s’il est si snobe, c’est qu’il a sûrement des connaissances influentes qui pourront me compromettre ma licence de taxi ! »

Depuis les rumeurs qui disent qu’il ne faut jamais se fier aux chauffeurs de taxis ni aux coiffeurs ni aux serveurs car ils pouvaient être des flics infiltrés, les gens parlent de moins en moins !

« Moi, je ne comprend pas toute cette peur qu’affichent les gens, surtout à mon égard ! Moi qui suis farceur et qui blague tout le temps ! Un flic c’est sérieux, on ne peut pas se tromper. Et puis j’ai collé sur le pare-brise de mon taxi l’autocollant de mon club de foot : « le club africain », un flic ne fera jamais cela ! »

Mais tout cela n’empêche pas que lui aussi se méfie des serveurs, des coiffeurs et même de ses collègues !

« Ah quelle putain de journée ! » Il disait à haute voix, en voyant l’embouteillage : il y avait un cortège officiel qui allait passer « dans quelques minutes ! » Lui a annoncé le flic !

Nerveux, il se grattait le montant tout en jetant un coup d’œil vers son autoradio.

Son équipe favorite jouait à l’instant mais il n’osait pas ouvrir la radio, il était presque sûr que son client était espérantiste (supporter de l’espérance de Tunis) « …sinon saurait-il aussi snobe et aussi désagréable … c’est sûr ! Il ne peut être que ça ! »

En temps normal il aurait été à cet instant là dans le stade, il ne ratait jamais un mach, il se souvient que lorsqu’il était gamin et lors d’une finale remportée par son équipe, il pleurait de joie si intensément que les caméras l’ont filmé … et depuis dans tout son cartier, pour discuter des triomphes du « club africain » il fallait s’adresser à lui : il es devenu la mascote de l'equipe ! En plus, il savait tout par cœur : tous les titres remportés, tous les joueurs de tous les temps et même toutes les actions de buts et les belles actions !

C’était la belle époque, il aimait si fort son équipe que lorsqu’il rencontre un client mordu du « club africain », il ne lui faisait pas payer la course. Il se souvient même, qu’un jour de bon augure un haut responsable du club est monté dans son taxi et a même accepté d’aller boire un café avec lui!

Mais hélas, les temps ont changé ! Son équipe n’est plus une équipe prodigieuse, elle pointe depuis quelques années au milieu du tableau si ce n’est pas au fond ! Quelle honte ! Il n’osait même plus se regarder dans la glace ses jours là ! Et les même gens qui le félicitaient pour les titres remportés par son équipe, venaient pour se moquer de lui.

A chaque fois qu’en écoutant le sport dans son taxi il tombait sur quelqu’un qui se moquait de l’équipe.

« Ils ont vite oublié que c’est une école, que c’est toute l’histoire du sport tunisien ! ».

Depuis, il n’aime plus parler de sport, il n’aime plus aller au stade et refuse même d’ouvrir son autoradio !

- En fin ce n’est pas trop tôt !

La route commençait à se dégager, le même flic qui lui a parlé s’approche de lui en lui disant :

- Faites attention, il y a un mach qui se joue, les supporters sortent bientôt !

- Oui, je sais !

« Un mach ! » Et quel mach … c’était le derbie entre le club africain et l’espérance de Tunis, l’équipe qu’il aime contre l’équipe qu’il haie, l’équipe en bas du classement contre l’équipe toujours gagnante.

« Je suis presque sûr que mon équipe va encore perdre, à moins que nos jeunes joueurs sauvent enfin son honneur... Et s’ils gagnaient ? »

Ca n’est pas arrivé depuis des années, et depuis cette époque son travail est un enfer, de toute sa vie il ne savait que parler de foot, et là puisque le foot l’a trahi, il ne trouve plus quoi dire : il n’était pas allé très loin à l’école pour parler de sujets culturels; et puis il n’y a que le football qui le passionne, alors il commençait à parler de l’équipe nationale mais déception après déception il y a renoncé. Apres il s'est résolu à parler de football mondial mais il s’est aperçu que la plus part de ses clients ne s’y intéresse pas et donc, depuis un bon moment il ne peut parler que des prévisions météo et ne conduit qu’avec l’autoradio fermé ce qui l’a poussé dans une énorme solitude très agaçante !

- C’est cette route à droite ! Disait le client.

- oui … je sais !

C’était une route assez proche du stade. A l’heur qu’il est le mach est sûrement terminé et plus il s’approchait du stade plus son cœur battait.

« Auront t-ils sauvé l’honneur de l’équipe, Même un mach nul fera l’affaire ! Même si on perd un à zéro ça ne serait pas très grave .Et si on gagnait ? Ça serait génial, je quitterais mon taxi et j’irais faire la fête ! »

Il était pris par ses rêves, guettant le feu qui était toujours rouge quand il a aperçu des supporters de l’espérance sautant et chantant dans la rue tout en brandissant des drapeaux de leur équipe. Plus ils avançaient plus ses mains tremblaient, son cœur lui faisait mal !

En voyant l’autocollant du « club africain » collé sur le pare-brise du Taxi, trois jeunes se détachèrent du groupe, se sont tennu devant le taxi, deux d’entre eux continuaient à chanter quant à l’autre il s’est penché; et tout en riant, il a fait signe en brandissant 4 doigts !

Notre ami voyait le monde s’écrouler devant ses yeux …il serrait le volant avec ses mains et ses yeux lâchaient un toron de larmes et puis son pied est parti tout seul … appuyant sur la pédale de vitesse fonçant droit sur la foule.

mardi, février 13, 2007

le premier discours du Gouverneur apres le coup d'état !

Après une attente de plusieurs jours, voila qu’il se manifeste. Le gouverneur de Normalland est saint et sauf. Et non seulement il est en bonne santé, contrairement a toutes les rumeurs qui ont parlé de sa mort ou de sa maladie, mais aussi il s’adresse au monde entier à travers un discours d’amour, choisissant comme date pour se manifester le Saint-Valentin pour illustrer sa bonne foie et son désir d’aller vers l’avant.

Puisque, en s’échappant, il s’est séparé de tous ses collaborateurs qui lui écrivent d’habitude ses discours, le gouverneur de Normalland a pris le soin d’écrire lui-même son discours et en langue française pour que ses paroles sages puissent être écoutés par le monde entier.

Il utilise dans son discours un vieux français qui est loin d’être facile à comprendre, c’est pour cela que notre rédaction a pris le soin de traduire à ceux qui n’ont pas le niveau de sa majesté le gouverneur de Normalland. Ecoutons ce discours mémorable :

Chers compartiments !

(chers compatriotes )

Mes deux moiselles mes cieux... salut !

( mes dames ,mes demoiselles messieurs , bonsoir)

Le Bonheur des ambassadeurs

(سعادة السفراء)

Le bonheur des raaiis

(سعادة الرئساء)

Que dirais je et que dirais je pas ?

( اش باش نقول و اش باش نخبّي)

Chafara , ya3tih ouba, il a ajouté dedans

(الشنفرة -....-كثرلها)

Je lui ai donné mon coté, il a tiré sur moi

(عطيتو الجنب, جبد بيّا)

Mais dieu pardonne à Soulef !

( لكن عفى الله عمّا سلف)

Jamais, Je ne tiens le but de personne

( عمري ما نشد البونطو بحتى حد)

Et puis santé sur lui ! il est monté renard sur moi !

(و زيد صحة ليه ...طلع ذيب عليا)

Mainetant,toutes façons, celui qui est derrière est mort !

(توة, على كل حال, الي فات مات)

Il faut être une seule viande !

(يلزم نكونو لحمة وحدة)

Il faut mettre la main sur l’autre !

(يلزم نحطو اليد في اليد)

Et le balaie du pays est sur tout !

(و مصلحة البلاد فوق كل شي)

C’est pour ça, je demande l’amour entre lui et moi

(و لذا نطالب بالمصالحة بيني و بينو)

L’amour entre tous le monde

(المصالحة بين الناس الكل)

S’il vous plait, on sort dans la rue et on baise tout le monde

( بالله نخرجو الكل في الشارع نبوسو بعضنا)

Chacun doit baiser ses frères, chacun doit baiser ses sœurs

( كل واحد يلزمو يبوس اخوانو و كل واحد يلزمو يبوس اخواته)

Et tous on doit baiser nos grands-parents qui nous ont appris à faire l’amour

(و كلنا يلزم نبوسو جدودنا الي علمونا نحبو)

Tout le monde doit baiser tout le monde et pas seulement a Normalland

(الناس الكل يلزم تبوس بعضها و مش كان في نرمالاند)

Les iraniens doivent baiser les américains et les américains doivent baiser les iraniens

( الايرانيين يلزم يبوسو الامريكان و الامريكان يلزم يبوسو الايرانيين)

Bush doit baiser Ben laden et Ben laden doit baiser bush

( بوش يلزمو يبوس بن لادن و بن لادن يلزم يبوس بوش)

Si tout le monde baise tout le monde il n y a pas de guère

(كان الناس الكل تبوس بعضها توفى الحروب)

Et moi le premier, je vais baiser Chanfara !

(و انا الاول, باش نبوس الشنفرة)

Et j’espère que toujours est le aiid de l’amour .

(و انشاله كل يوم يولي عيد للحب)

Et chaque année bonne année

(و كل عام و انتوما حيين بخير)

Et bonjour !

(و السلام)

jeudi, février 08, 2007

Le Paradis de l'enfance



Il regardait dans la poussière qui couvrait la salle; impressionné par ces petites particules toutes blanches qui volait librement. « Qu’est ce que j’aurais aimé voler ! » Il se disait avec son regard plein de contes de fées et de valeurs qu’on lui a inculqué dans cette école.

Il était fier de ce qu’il apprenait : que des valeurs nobles et tellement fraîches dans sa tête qu’il les savourait avec un plaisir démesuré comme il savourait cette belle odeur de colle qui accompagnait si merveilleusement ses particules dansant au rythme des mélodies qui se faufilaient de la classe d’à coté et qui chantaient le printemps et l’amour pour les parents !

« Maman ! » Il se disait, « qu’est ce que j’aime maman » . Il était heureux juste au souvenir de sa mère qu’il adorait à un tel degré qu’il ne pouvait pas le lui montrer. Ni les fleurs qu’il lui cueillait du jardin ni les dessins qu’il passait des heures à faire pour elle ne suffisaient pour montrer tout ce qu’il éprouvait pour elle.

« ejjenatou tahta akdami il oumahati ! » C’est ce que son instituer leur disait … Ca voulais dire que le paradis se trouve sous les pieds des mères. Depuis ce jour là il prenait soin de marcher sur les pas de sa mère tout en observant tantôt ses sublimes pieds tantôt ses marches dans le sol en se disant « alors est ce cela le paradis ? »

C’est vrai qu’il trouvait ses marques dans le sol vraiment magiques. Et puis, en sentant la belle odeur de sa mère qu’il pouvait distinguer de toute autre odeur associée à sa grâce quand elle marchait, il comprenait parfaitement toute la vérité de la citation que son maître leur répétait : c’est bel et bien le paradis !

« Papa ! » Il l’aimait aussi, mais avec lui c’est toute une autre relation. C ‘était évident qu’il était plus attaché à sa mère qu’a son père mais c’était aussi évident de ne pas le dire quand des adultes lui posait la question piége « qui préfères-tu ? Ta mère ou ton père ? » . Il se contentait avec un sourire timide de dire « je les aime tous les deux ! » Car à l’école on leur a appris le respect et l’amour des parents et on n’a jamais distingué ! Alors pourquoi le ferait t-il lui ?

En fait s’il était si formel dans son verdict c’est qu’il a jugé le sens inverse de la relation car sa mère le chouchoutait et le prenait des fois dans ses bras, chose que son père ne faisait jamais !

C’est ainsi qu’il commença à prendre des conclusions sur le fait d’être un homme : il faillait ne pas montrer ses sentiments, être un peu dur et même crier de temps en temps !

Du coup, il ne pouvait plus s’aventurer devant les autres à se coller à sa mère ou mettre sa tête sur ses jambes la laissant le soin de lui caresser ses cheveux, il attendait avec impatience les moments de solitudes familiales ; loin des cousins et oncles qui pouvaient le taquiner sur cet acte tout en le désignant du doigt et en disant « ya dalloul ! » Qui signifie : « tu es un enfant trop gâté ! » Ce qui était une grave accusation dans son entourage.

C’est pourquoi il fallait qu’il cherche d’autres moyens pour compenser ses moments d’intimité qui lui ont été volé à son jeune âge.

Toutes ses roses qu’il cueillait avec grand soin et tous ses dessins qu’il faisait, valait rarement un câlin de sa maman. Elle se contenait de lui lancer un sourire reconnaissant qui a ses yeux était une belle récompense mais pas aussi belle que quand elle le prenait dans ses bras son nez contre le parfum de sa nuque charnelle, son cœur battant contre le sien … dans ses moments là, il se demandait si son maître vénéré n’était pas trompé sur la notion de paradis !

Se penchant sur la question « comment avoir des câlins ? » Il remarqua qu’à chaque bonne note qu’il ramenait à la maison c’était non seulement le sourire mais aussi ce moment paradisiaque qu’il guettait.

Depuis, il n’apprend plus parce qu’il aime apprendre des valeurs et des notions aussi nouvelles qu’intéressantes pour son esprit encore quasi-vierge mais plutôt pour ramener la note magique qui lui donnera tout l’amour qu’il recherche !

Un rire étouffé d’un de ses camarades l’arracha de ses rêves, il regarda l’instituteur qui était assis sur son bureau en train d’écrire avec son fameux stylo rouge.

Il ne comprenait toujours pas pourquoi tous les instituteurs choisissait cette couleur et pas une autre. Quelques copains disaient que c’était parce que les stylos des instituteurs étaient spéciaux car ils étaient conçus avec le sang des mauvais élèves qui ont été frappé sur les mains avec de si douloureuses branches d’olives que leurs mains étaient pleines de sang. Ce même sang a été, par la suite, récupéré pour la fabrication de ces stylos !

Evidement, il ne croyait pas a cette explication car selon lui les instituteurs étaient à quelques exceptions prés- des gens très gentils et qu’il aimait énormément et respectait infiniment.

Tout à fait à gauche, il observait Mehdi qui parlait à son voisin et dissimulait un rire étouffé ce qui a valu un regard de l’instituteur pour faire taire tous ceux qui chuchotaient !

Qu’est ce qu’il haïssait ce Mehdi ! Lui, il n’aurait jamais osé rire comme ça en classe.

« En plus, je participe beaucoup plus que lui …je ne comprends pas comment il peut être le premier de la classe ! »

Dans d’autres circonstances, il aurait été son ami car il le trouvait très drôle, et puis tout comme lui, il aime les avions et veux être pilote de chasse quand il sera grand.

Ce qu’il haïssait c’est ce qu’il représente : à cause de ce Mehdi il a tant vécu de chagrins et a tant été dépourvu de moments de tendresse.

Au début, il se souvient que tout alla bien, il ramenait les belles notes qui entraînaient des beaux compliments, même son père en était fier et à court de le prendre dans ses bras comme faisait sa mère, il l’emmenait avec lui au souk et lui achetait du chocolat tout en ajoutant « ya wildi ! » Qui signifiait « mon fils ! » C’était la tendresse maximale que pouvait montrer son père.

Mais tout se bouscula quand il tomba dans la même classe que Mehdi.

- J’ai eu un 9/10 en orthographe !

- C’est bien mon fils … c’était la meilleure note ?

- Non, Mehdi a eu 9.5/10 !

- Comment ? Et tu es fier de toi-même ?

- Le maître m’a écrit dans ma feuille : « bien ! »

- Et pourquoi ce n’est pas toi qui as eu 9.5 ?

- ….

- ALLEZ HORS DE MA VUE …INCAPABLE !

Il haïssait quand son père criait … ça lui faisait peur : à chaque cri, il tremblait de ses pieds à sa tête et puis se sentait coupable de ne pas être le meilleur et donc d’être banni, exclu du paradis comme il le concevait et ne pouvait donc plus se laisser à son monde imaginaire et à ses jouets ni a ses rires insensés et a ses méditations enfantines ni moins a ses moments de bonheur en symbiose avec ses arbres qu’il grimpait ses chats qu’il caressait et ses copains qu’il accompagnait.

Plus le temps pour tout ça, il doit être le meilleur pour plaire à son père et surtout pour être cajolé par sa mère. Il ne faisait que faire et refaire des exercices dans toutes les matières rêvant du bel odorat qu’il découvrira sur sa mère quand ses efforts seront récompensés … sa mère qui est paradoxalement a quelques mètres de lui !

Le maître commençait à distribuer les carnets de fin d’année et un frisson bizarre le traversa. Il commença à trembler comme quand son père lui criait dessus. Un souvenir amusant lui fit surface : c’était quand son père a été grippé et a perdu la voix. Il lui criait dessus ce jour là mais comme sa voix n’était plus forte, ça ne lui faisait plus peur … tout au contraire, ça l’amusait comparant la voix de son père a un pouvoir magique qu’il aurait perdu !

Jettent un coup d’œil a Mehdi, il n’a pas pu comprendre sa sérénité absolue ! As t-il un père avec une voie cassée ? Il ne pouvait pas en être sur !

Son tour pour avoir son carnet s’approchant, il commençait à rêver de sa mère et un souvenir le transperça : C’était l’année dernière, il rentrait de l’école, sa mère était assise dans la cuisine les jambes nues et à travers ses cuisses il voyait un seau avec une odeur de détergeant, entre ses mains il apercevait son maillot préféré de sport qu’il avait porté la veille …elle fredonnait une chanson qui disait « quand reviendra mon fils .. » Elle a levé ses yeux vers lui et lui a sourit et sans l’interroger sur ses notes elle lui a ouvert les bras et il a couru comme un assoiffé pour se coller contre elle et l’a serré avec toute sa force.

- Nizar !

- Oui Monsieur …

- Tu as une moyenne de 15.56 je te félicite continue !

Il était rassuré par les compliments de son instituteur mais il ne pouvait s’empêcher de lui demander naïvement :

- Monsieur … est ce que je suis premier de la classe ?

- Non .. Tu es le deuxième …Mehdi tu as eu 15.60 de moyenne c’est très bien .. Continue !

Pour le consoler, le maître lui a annoncé, tout en lui caressant les cheveux, pour lui faire sécher ses larmes qui coulaient si abondement que lui-même avait les larmes aux yeux :

- mais Nizar … c’est presque la même chose …

- Oui pour vous … pas pour ma famille … je n’irais jamais au paradis !

Ne comprenant pas sa dernière remarque l’instituteur s’est éclipsé et a laissé Nizar a ses pleurs tout en ayant un pincement de cœur pour lui.

Voilà qu’il se retrouve seul dans la classe. Il a beau essayé, mais il n’a pas pu interrompre ses larmes … il a prit son carnet et marcha dans la rue lentement car il n’avait aucunement envie de rentrer chez lui !