J’ai levé ma tête vers le ciel … il faisait très gris … mais d’un gris noirâtre, qu’on ne voit qu’une fois dans une vie … le vent se leva … les animaux paniquèrent… j’ai compris que c’est un mauvais présage. un vieux parla de lui-même : « la dernière fois que j’ai vu ce genre de nuages il a plu des grenouilles » disait il … la première goute est tombée … s’en suivi une autre et une autre, puis une pluie torrentielle s’abattit … les gens paniquaient, se cachaient, s’abritaient…et alors qu’on s’attendaient a voir des grenouilles tomber ,on a vu … des flics … il pleuvait des flics … de partout ils tombaient , de tous grades , des simples flics de base , des flics gradés , des civiles, des policiers de circulation qui me cernaient pour me soutirer 10 dinars .. Et ca pleuvait … et pleuvait … une vague de flics politiques se constitua, des flics-cadres cravatés remplissaient l’espace de partout, des flics-voisins, des flics-parents jaillissaient de partout… ce fut le déluge … des vagues de flics emportaient la population, et les gens étouffaient dans cette foule et puis tombaient et se faisaient écraser.
Ceux qui avaient les moyens partaient dans des endroits hauts et loin … la bas vers le nord … les plus demunis, tombaient un à un … écrasés, piétinés, morts sur place … et puis il y avait les « rusés » ceux qui se transformèrent eux-mêmes en flics pour suivre la vague, surfer dessus et ne pas tomber …
A un moment il n’y avait que des flics, plus de citoyens à surveiller … et donc les flics surveillaient les flics … le grand fleuve « flic » s’abattait sur les arabes les bâtiments et emportaient tout a son passage … tout était fracassé, arraché, détruit … et tous naviguèrent, surfèrent sur la vague … en attendant un jour ensoleillé. On attendait un soleil qui fera évaporer cette eau stagnante … le même vieux qui a parlé tout a l’heur, devenu flic, reparlait avec sagesse disant : « un de ces jours, il y aura surement le soleil, il brillera, mais l’hiver s’annonce long, très long …»
*tableau de Magritte